L'actualité de ce Projet
mercredi 3 avril 2024
La promesse de l’acceptation universelle dans les institutions académiques
Nodumo Dhlamini, directrice de la gestion des connaissances et des TIC, Association des universités africaines.
Abdul Manaf Sulemana, chargé de projet UA, Association des universités africaines.
L’acceptation universelle (UA) est une condition fondamentale pour parvenir à un Internet réellement multilingue qui permettra aux utilisateurs du monde entier de naviguer entièrement dans des langues locales. Pour parvenir à l’UA, l’ensemble des applications, dispositifs et systèmes Internet doivent prendre en charge tous les domaines de premier niveau (TLD) de manière uniforme, y compris les nouveaux TLD génériques (gTLD), les noms de domaine internationalisés (IDN) et les TLD géographiques qui sont des IDN, en acceptant, validant, stockant, traitant et affichant l’ensemble des noms de domaine et des adresses électroniques valides.
Initiative de l’AUA pour promouvoir l’acceptation universelle dans les institutions académiques
Lancée à Accra le 13 avril 2023 par l’Association des universités africaines (AUA) et la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet (ICANN) dans le cadre de la Coalition pour une Afrique numérique, « L’acceptation universelle dans les institutions académiques » est une initiative qui s’inscrit dans l’objectif plus global de développement de l’accès à Internet en Afrique.
L’initiative vise à renforcer la collaboration en matière de sensibilisation et de participation de la communauté en favorisant l’intégration de l’UA dans les plus de 400 universités membres de l’AUA, afin de garantir le traitement équitable de l’ensemble des noms de domaine, y compris les IDN et les adresses électroniques dans les applications et systèmes Internet. En tant qu’acteurs incontournables de l’adoption des principes de l’UA, ces établissements bénéficient d’un soutien pour mettre à jour leurs systèmes et intégrer les IDN et les concepts de l’UA dans leurs programmes de sciences informatiques et technologies de l’information.
Objectifs clés déjà atteints
- Le 28 mars 2023, l’AUA a participé à la Journée de l’UA qui a attiré 48 participants en personne travaillant dans 7 établissements d’enseignement supérieur au Ghana, ainsi que 153 participants virtuels du monde entier. Cet événement a également été diffusé en direct sur la chaîne de télévision de l’AUA, disponible dans 27 pays africains.
- Deux ateliers techniques ont été organisés pour les directeurs des TIC et les directeurs de la technologie des établissements d’enseignement supérieur africains. Le premier atelier s’est tenu à Accra (Ghana), le 14 avril 2023, et le second à Windhoek (Namibie), le 3 juillet 2023, dans la lignée des activités préalables à la conférence COREVIP de l’AUA. Ces ateliers, qui ont attiré 43 personnes issues de 11 universités et 2 instances gouvernementales à Accra et 26 participants issus de sept pays respectivement, se sont concentrés sur l’UA, et notamment sur la programmation et la gestion des adresses électroniques, dans le but de renforcer la conformité à l’UA dans les systèmes de leurs universités.
- Les 15 et 16 février 2024, des séminaires en ligne ont été organisés en anglais et en français afin de discuter des stratégies de mise à jour des programmes de sciences informatiques au sein des établissements d’enseignement supérieur africains de sorte à y inclure des concepts liés aux IDN et à l’UA. Ce séminaire en ligne, destiné aux dirigeants universitaires, a attiré 249 participants pour la séance en anglais et 34 participants pour la séance en français.
Prochaines activités
Un troisième atelier technique est prévu le 26 avril 2024 à Rabat (Maroc), en marge de l’édition 2024 du Forum du Moyen-Orient sur le DNS, afin d’approfondir les discussions sur l’inclusion des concepts d’IDN et d’UA dans les programmes de sciences informatiques et de technologies de l’information.
Défis et perspectives
- La configuration des systèmes de messagerie et des sites web compatibles avec l’UA implique de disposer de compétences et de capacités adéquates. Il est nécessaire de former en continu le personnel technique en organisant des ateliers dans les cinq langues officielles du continent. Les frais d’interprétation font augmenter les coûts des formations virtuelles ou en personne.
- Lors des discussions sur les stratégies de mise à jour des programmes de sciences informatiques et de technologies de l’information dans le but d’y inclure des concepts liés à l’UA, le personnel universitaire se demandait qui allait assurer l’enseignement des questions relatives aux IDN et à l’UA. Cela prouve l’importance d’investir dans la formation du personnel universitaire afin qu’il puisse, en toute confiance, assurer l’enseignement des nouveaux programmes.
- Le processus bureaucratique de mise à jour des programmes au sein des établissements d’enseignement supérieur africains pourrait entraver le développement des capacités des étudiants en sciences informatiques et technologies de l’information. Les programmes sont conçus sous la forme de micromodules d’enseignement visant à aider à faire face à ces difficultés. Par ailleurs, il est recommandé d’adopter une approche pluridimensionnelle faisant la part belle à l’organisation, sur les campus, de séminaires sur les programmes liés à l’UA et à l’utilisation de telles plateformes pour renforcer la sensibilisation et le développement des capacités des membres du corps enseignant.
- Un nombre significatif d’universités africaines utilisent Yahoo, Gmail et autres systèmes de messagerie pour leurs boîtes de messagerie officielles. Toutefois, cela ne signifie pas que ces universités ne disposent pas de systèmes de messagerie institutionnels. Cela pose un problème lorsqu’il s’agit de tester la conformité à l’UA des e-mails institutionnels car du temps est consacré à la vérification des adresses électroniques institutionnelles.
- Afin de tester la conformité avec l’UA des sites web fonctionnant sur des systèmes de gestion de contenu (CMS), l’équipe AUA-ICANN a été amenée à engager une collaboration avec le CMS de sorte à assurer un test efficace des sites web concernés.
Comme l’a répété le secrétaire général de l’AUA, le professeur Olusola Oyewole, lors du lancement de l’initiative, « L’acceptation universelle dans les institutions académiques est un projet majeur dans la mesure où il s’aligne sur une des priorités stratégiques de l’AUA, à savoir le renforcement des capacités institutionnelles de ses parties prenantes de façon à mettre en œuvre les modifications requises de leurs plateformes numériques et à intégrer ainsi l’Afrique dans un Internet inclusif. Avec une plateforme de 420 universités, l’AUA continue de bénéficier d’une position stratégique pour promouvoir les modifications requises afin de parvenir à des systèmes de messagerie et des sites web universellement acceptés. »